• 07.06.2020

    [ARTICLE] Cerveau et Emotion

    Les émotions nous sont indispensables pour pouvoir nous adapter à notre environnement, et leurs effets ont pu être analysés en psychobiologie grâce aux recherches dans divers domaines.

    Notre cerveau est constitué de plusieurs régions, plusieurs structures, toutes en interactions les unes avec les autres, certaines de façon plus spécifique que d’autres. Les émotions comme la joie, la colère, la peur, la tristesse décrivent une biologie différente, mais significative qui met en jeu un système de réception-transmission-réaction dans notre cerveau : réception d’une information, analyse de cette information et réaction en fonction de cette information : réaction devant être adaptée !

    Concernant les circuits mis en jeu lorsque l’on ressent une émotion, plusieurs régions vont bien entendu intervenir dans cette gestion d’information. Les organes des sens et les muscles de la mimique sont aussi importants dans le jeu des émotions. Ce qui génère une émotion peut être un évènement, une pensée, un souvenir, un choc physique, mais tout ceci se regroupe dans ce que nous appelons ici un « stimulus », quelque chose qui engendre une émotion.

    Un stimulus arrive, et est interprété par notre cerveau, et tout un circuit de transmission d'information se met en place entre l’hypothalamus et le thalamus en premier lieu. S’en suit un circuit dit « court » vers l’amygdale qui se traduira par une action/ une réaction, ou un circuit plus « long » faisant intervenir le néocortex (zone de la raison) pour permettre une analyse de la situation.

    Prenons un exemple : dans la nuit, un cri ou un bruit se fait entendre alors que nous sommes seul, ce stimulus est transmis au thalamus qui lui distribue cette information d’un côté à l’amygdale et à l’hippocampe (lié au système de la mémoire) et de l’autre au néocortex. Si une raison est trouvée expliquant ce bruit (par exemple, nous nous rappelons qu’il s’agit du cri du chat du voisin), nous allons pouvoir rester calme. Sinon, l’amygdale lance un signal à d’autres parties du cerveau : le système nerveux autonome, l’hypothalamus, et le tronc cérébral. En ce qui concerne le système nerveux autonome, il ordonne une tension des muscles, le rythme cardiaque va s’accélérer, le souffle va devenir silencieux voire se maintenir en apnée pour mieux entendre ce qu’il se passe ( bruit du chat du voisin ? ou bruit signalant un réel danger ?). L’hypothalamus envoie l’hormone de “danger, de fuite ou combat” ( la corticotropine), et  le tronc cérébral (le locus coeruleus) qui lui produit la noradrénaline, hormone qui augmente la réactivité ici pour pouvoir réagir de façon juste ( allumer la lumière? se lever?).

    L’ensemble de ces manifestations et leurs effets physiologiques constitue ce que l’on appelle la peur. Le corps se prépare à faire face à une situation de danger potentiel. Réponse adaptée au stimulus de départ. On peut aisément convenir dans ce genre de situation du rôle majeur des émotions, qui activent nos sens et qui permet au corps de réagir de façon cohérente.

    Chaque émotion se manifeste dans la matière par divers circuits. L’exemple cité ci-dessus n’est qu’un exemple parmi une multitude de fonctionnement possible, mais il est intéressant de souligner comment les émotions peuvent être nos alliées.