• 10.07.2021

    [EN SEANCE] "Vous n'êtes pas votre souffrance"

    François retient sa colère. Marié depuis quelques années, il me fait part de sa difficulté à comprendre et accepter le comportement de sa femme. Il a des attentes, que visiblement celle-ci ne perçoit pas, ce qui non seulement le peine mais lui donne un sentiment d’abandon et de rejet. Nous travaillons sur la nature de la souffrance. 

     

    "  - Que représentent ces attentes François ? Et si toutefois votre femme y répond, qu’allez-vous faire de ses réponses ?
    - Je suis jaloux ! Je me suis aperçu il y a trois ans que ma femme avait eu des sentiments pour une autre personne et depuis, je doute de moi, j’ai besoin d’être rassuré alors je cherche des preuves.
    - Comment vivez-vous ses non-réponses ?
    - Un rejet, un abandon, je perçois de la colère que j’ai du mal à réprimer mais j’y arrive malgré tout.

    François intègre petit à petit que le « penchant » qu’avait eu sa femme provenait aussi d’un manque d’attention de sa part. Cette intégration et leur communication qui s’amélioraient n’arrivaient pas à faire totalement disparaitre sa peur qu’elle le quitte.

    Comment faire en sorte que François puisse petit à petit accepter le comportement de sa femme, comme un comportement naturel et non pas comme une volonté de le faire souffrir en ignorant ses appels. Il nous fallut aller au-delà de l’idée de la souffrance, travailler le manque de confiance en soi, clef de voute des interprétations et du dénigrement de soi, puis de l’autre. François s’était identifié à la souffrance, il avait une idée préétablie de ce que devait être un couple et du rôle que devait avoir le mari dans le jeu amoureux. Son enfance le prédisposait à l’instabilité (rejeté par sa mère, incompris par son père), il n’avait pas confiance en la femme et pensait ne pas être à la hauteur. Cette notion du couple qu’il avait en tête le prédestinait à la souffrance chaque fois qu’il ne trouvait pas ce type de repères nécessaires, en l’occurrence ceux d’une femme pour lui rassurante, celle qui exprime ses émotions envers lui.

     

    « Vous n’êtes pas votre souffrance »

    Cette phrase eut un effet retentissant chez François. Il comprit alors que le manque de bienveillance envers lui, l’avait progressivement mené à ne plus voir ce qui n’était pas affecté par la souffrance. En d’autres termes, il ne voyait plus ce qui allait bien dans la relation avec sa femme. Il avait, au fur et à mesure des années, tant focalisé sur le problème que celui-ci avait finir par prendre toute la place.

    - Qu’attendez-vous de moi, de notre séance ?
    - Sortir de ma souffrance.
    - Sortir de votre souffrance, c’est permettre quoi ?
    - Accéder à la paix.
    - Donnez moi juste le ressenti de votre paix, imaginons que vous êtes en paix maintenant.
    - La paix c’est être enfin avec moi, me réunir en quelque sortes
    - Parfait très bien, installez-vous confortablement …

    L’hypnothérapie avait déjà commencé…